Il fallut inventer la règle des graines jetées au feu. Répondre au livre nous résout à la distance, nous y complique. Le fer rouillé de l’artisan est à l’ouvrage. Incendie des hauteurs où poussent les champignons. Reste une fable où la cendre comme telle dispose l’énigme dans la voix. Comme un regard reçoit un ordre tu verras. Les enfants se rejoignent sur le pont.
Commence entre les plis cette vision d’une lanterne créant son origine. Au bord du fleuve les esclaves parmi des nénu- phars escortent un corps. Un feu qu’on est allé chercher en haut de la montagne sommeille en chaque nom attend le souffle. Exposé dans ce corps une déchirure en mesure la distance. Je ne vois plus ce que je vois. Sur l’autre versant du causse la disparition est imminente.
Visage contre la vitre à une heure trente du soleil. L’azur traverse nos marques sur le sol et en retour dans le cristal je te vois et je te parle pour éviter la noyade – sans fin. Cette herbe qui insiste entre les roches mélange les directions. Il y a un lac de plus sur la carte. Lueur presque un lieu écartelé dans la vision d’une auto qui nous ramène vers la mer.
Forge est un livre de Stéphane Page paru aux éditions L’arachnoïde en 2015.

Forge est devenu le nom du duo, de ce moment où le texte et le son tentent une approche, un échange.

Stéphane Page lit la poésie qu’il écrit. Vincent Roussel écrit les sons qu’il pense.

L’univers sonore se dépose dans les creux et les courbes de la grammaire en feu.

Sur le fil tendu de l’écoute et du présent qui défile les deux hommes vont en avant pour dérouler leur prose dans leur langue propre.

Connectés par le rituel performatif ils partagent la même passion pour le fait de tenter ensemble de donner un sens à l’instant.

Mettre en vibration le mot et la peau.

Dans le silence sacré de l’écoute.


















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